Un caractère trempé dans le XIXe siècle. Des volumes qui flirtent avec la démesure. Et une décoration qui tend la main au design moderne… Cet appartement virevolte entre un passé fastueux et un présent élogieux.
Pour mener la danse : l’architecte Rémi Giffon, le maître d’œuvre François Bel et le propriétaire Damien. Lustrés, les 350 m2 tourbillonnent dans le temps et l’espace.
Il fallait adapter le lieu à une vision quotidienne familiale, lier les volumes en conséquence et insuffler un vent de modernité via l'ameublement et un agencement signés RBC Lyon.
Derrière chaque boiserie déposée et redéposée, des mains d’orfèvre se sont affairées pour préserver cet héritage. Notamment celles de François Revert, menuisier-miroitier et Vincent Lauria, plâtrier-peintre. Mais avant d’avoir ce résultat, l’architecte d’intérieur a dû repenser la cohérence des espaces et la distribution des pièces. L’ambiance feutrée est parfaitement maîtrisée par les sources lumineuses, domptant la verticalité et l’horizontalité, avec force ou discrétion. Ici, il est facile de se perdre dans un livre sous le regard bienveillant d’angelots ; fronton original restauré. Mais il est temps de changer de rythme. On glisse d’une atmosphère à une autre par ses portes pivotantes transitionnelles, en acier, réalisées par le serrurier Denis Chalopard. Habillées d’une laque noire, elles viennent réveiller les espaces et reflètent avec modernité cette notion de perspectives libres ou cadrées. Et toujours cette parfaite symétrie, chère à l’architecte d’intérieur. En effet, Rémi Giffon parle couramment le langage des proportions, et le traduit dans chacune de ses réalisations par un équilibre visuel harmonieux.
Une évidence qui nous saute aux yeux, à l’entrée de la salle de réception. Démultipliées par un jeu de miroirs, les galeries architecturales recadrent les profondeurs de champ et domptent la générosité du volume. Le lustre Cirio Circular, de l’éditeur Santa & Cole, est le protagoniste. Il émerveille par sa circonférence exceptionnelle, mais sait également se faire discret grâce à l’utilisation de la technologie LED diffusant un éclairage doux à travers ses verrines opales translucides. Les cercles font écho au parquet cintré magnifié par des rosaces et des étoiles composées de douze essences différentes !
Un ouvrage rare, jamais vu, dixit François Revert. Le mobilier, sobre et élégant, lui laisse ainsi la parole. Seul, le fauteuil club Wingback de Tom Dixon, revêtu pour l’occasion d’un tissu bleu canard, crée la surprise.
Photos : Erick Saillet